Novembre 2021 désert Siwa Egypte
Le désert du Sahara, ses dunes de sables, tout un mythe.
Et il se trouve qu’en Egypte : l’oasis de Siwa est au coeur de ce désert.
Ça aurait été dommage de ne pas en profiter…
Des voyageuses nous ont recommandé Mohamed mais nous ne savions pas trop à quoi nous attendre pour cette sortie, les informations sur la région étant si faibles.
Pour cette dernière expérience de notre Tour du Monde, nous nous sommes donc laissés guidés à l’aveugle.
Vêtu de la longue tunique blanche immaculée qui semble être la tenue locale, Mohammed nous avait déjà gentiment récupéré à la gare de bus pour nous amener à notre Guesthouse.
Le lendemain, il est au rendez-vous parfaitement ponctuel au volant de son 4×4 rutilant.
Nous ne savons toujours pas vraiment à quoi nous attendre.
La première étape consiste à grimper une des collines de calcaire que les Siwis appellent « montagne ».
De là, nous avons un autre regard sur l’Egypte et ses richesses : d’un coté l’oasis verdoyante de Siwa et de l’autre le désert du Sahara
Nous sommes dans l’ambiance
Après nous avoir laissé profité du panorama, nous attaquons le vif du sujet.
Direction le désert.
Au bout de quelques kilomètres, Mohamed s’arrête pour dégonfler ses pneus.
Mais pourquoi donc ?
Nous comprenons vite quand il accélère soudainement à fond sur les dunes.
Il grimpe, monte et redescend avec une habileté de maître.
A l’arrière les enfants sont comme des fous
On se croirait en plein Paris-Dakar.
Jérémie est crispé sur la poignée de la voiture et Marie interloquée.
Nous le savions, ici les dromadaires ne sont plus utilisés, mais nous ne pensions pas à une telle expédition.
Niveau bilan carbone …C’est la cata !
Bon on peut se consoler en se disant qu’au moins, les animaux ne sont pas exploités.
Et puis nous y sommes alors autant en profiter et franchement : c’est Mal mais c’est Cool !!
Rapidement, Mohamed laisse derrière nous les traces des autres 4×4.
Nous arrivons à des zones vierges de tout.
Les dunes se font plus hautes et même de leur sommet, l’oasis ne se voit plus.
Nous avons perdu toute notion de l’orientation.
Le spectacle du sable à perte de vue est splendide.
Bien sur Mohamed ne se contente pas de faire du cross.
Nous alternons les temps calmes pendant lesquels il nous parle aussi du désert, de l’Egypte et de l’oasis de Siwa .
Sans le savoir nous sommes sur les anciennes routes des caravanes.
Comment l’homme a pu avoir l’idée de s’aventurer et trouver son chemin dans un tel milieu reste un mystère à nos yeux.
Et pourtant ce sont des caravanes entières qui traversaient ces routes commerciales d’oasis en oasis.
Le royaume des 2 déserts
Autrefois les Siwis, qui sont en fait un peuple berbère, traversaient ce désert à dos de dromadaire pour commercer.
L’endroit est habité depuis l’antiquité et était le centre du royaume Lybien appelé le royaume des 2 déserts.
Le havre de paix de Siwa en faisait une plaque tournante essentielle du commerce.
Des animaux du désert, nous ne verrons que les oiseaux.
Et encore pas aussi loin de l’oasis.
Mais Mohamed attire notre attention sur des traces de nombreuses traces de renard et de lapins qui prouvent que la vie persiste dans ce milieu plus qu’hostile.
Il n’y a pas d’eau, ils ne boivent que la rosée
Nous arrivons ensuite sur une zone d’où affleurent quelques roches calcaires.
En descendant de la voiture, quelle n’est pas notre surprise de trouver des fossiles de coquillages et animaux marins.
On a vraiment une impression de fin du monde.
Après avoir été invités par Mohamed à collecter quelques fossiles tout en ayant des doutes sur la légalité de la chose nous repartons en direction des lacs.
Une ancienne mer
A l’emplacement de Siwa se tenait autrefois une mer qui a laissé ses traces sur cette région d’Egypte
Ainsi dans le désert, on retrouve des fossiles de coquillages vestiges de cette période.
Après un nouveau tour de cascades sur dunes, nous approchons d’une surface miroitante au milieu du désert.
Quelques roseaux l’entourent et encore autour les dunes…
L’effet est saisissant.
Mirage ? Non pas du tout.
L’eau est d’une grande clarté mais surprise en y entrant
Elle est salée !!!
Nous avons juste le temps de profiter du calme de l’endroit en fin de journée avant qu’un groupe de 6 SUV ne débarque.
Baignade dans les lacs froids et salés du Sahara
Mohamed sourit, nous avons eu de la chance d’en profiter seuls.
Habituellement l’endroit est très peuplé car les tours à la journée y viennent tous.
C’est un groupe de jeunes indonésiens, étudiants en Egypte à Alexandrie, et qui comme nous ont eu l’envie de découvrir cette oasis de Siwa et son désert.
Alice et Nils sont une fois de plus la cible de toutes les photos.
Après la baignade c’est l’heure de la surprise : Le sand board
Petite ou grande dune nous demande Mohammed ?
Grande évidemment
s’exclament en coeur les enfants.
Et, voilà, nous nous retrouvons au sommet d’une belle dune bien haute et bien pentue .
Nils est le premier à s’élancer assis sur la planche et le moins qu’on puisse dire c’est que ça file.
Il est ravi!…. Moins quand il s’agit de remonter …
Nous essaieront tous, debout pour les plus grand assis pour les autres ainsi que Marie qui s’est déjà pris un bel atterrissage plané et n’a pas vraiment envie de se la tenter debout.
Pendant ce temps, Mohammed a installé un feu de camp au sommet de la dune et nous prépare du thé et des dattes pour admirer le coucher du soleil.
Pendants que les enfants s’auto-gardent avec le sand board, nous en profitons pour savourer les couleurs fantastiques de ce coucher de soleil sur le désert.
Notre guide nous parle un peu de l’histoire de la ville du point de vue Siwi.
Siwa et la Lybie
Siwa est en fait une ville historiquement peuplée de berbères.
Leur langue ( toujours pratiquée dès la naissance ) est d’origine Berbère et la plupart des habitants dont Mohamed ont une grande partie de leur famille en Lybie.
Mohammed nous explique que contrairement à l’idée répandue , ce ne sont pas les pluies qui ont détruit la citadelle de Siwa mais les attaques de Mohammed Ali quand il a étendu les limites du territoire Egyptien.
Lui-même se rend régulièrement en Lybie distante de 80 km voir sa famille.
Il est alors obligé de rouler de nuit, feux éteints pour passer la frontière, le passage « officiel » étant quasiment impossible à obtenir.
Les premières étoiles s’allument au dessus de la mer de sable.
Il est temps de rejoindre le campement.
Ne poursuivant pas le voyage jusqu’en Jordanie, nous avions très envie de passer une nuit dans le désert.
Mohammed nous conduit donc jusqu’au campement.
De loin, les lumières d’un grand camp clôturé de bois se profilent.
Nous sommes étonnés, c’est beaucoup plus grand que ce que nous imaginions.
Nous avions déjà appris la veille qu’il était interdit par le gouvernement de planter sa tente n’importe où même avec un guide et raison des risques liés à la proximité de la frontière Lybienne.
Mais là ça fait un peu trop parc à touristes pour Marie.
De nos jours malheureusement, l’endroit est très contrôlé.
Nous sommes à 80 km de la Lybie.
Dans cette partie de l’Egypte ( du fait de la proximité avec la Lybie ), toutes sorties dans le désert depuis Siwa doit être signalées au gouvernement par l’obtention d’un permis.
A l’intérieur du campement des torches et braseros sont installés un peu partout du coup pour la nuit étoilée on repassera.
Deuxième mauvaise surprise, Mohammed ne reste pas avec nous, le camp étant (nous ne les savions pas ) suffisamment proche de la ville pour qu’il rentre chez lui et revienne le lendemain.
Pour l’aventure, on repassera !!
Enfin, ce sont les aléas du voyage surtout quand on voyage vers une destination sur laquelle on ne trouve que peu d’informations.
Nous n’allons tout même pas nous laisser gâcher la soirée.
Le sourire revient quand les cuisiniers nous viennent nous chercher pour nous montrer le poulet qu’il ressortent du four dans le sable.
Installés sur des tapis au centre du camp, sous les étoiles tout de même, nous dégustons un repas savoureux et bien trop copieux.
La cuisson sous le sable
Pour cuire leurs viandes ou autre aliments, les Siwis creusent un trou dans le sable, y allument un feu puis quand les braises sont prêtes ils posent leur marmite dessus et couvrent le tout de sable.
Le sable chauffé tient lieu de four à l’ensemble pour une cuisson tendre à l’étouffée délicieuse.
Une fois le ventre rempli, il est temps de ressortir du camp profiter des étoiles sans la lumière des torches.
Le camp ne ferme pas et il n’y a pas de risque au dehors.
Le spectacle est largement au RDV alors on oublie le temps et le reste…
Seule Marie se réveille avant l’aube ce matin là.
Personne d’autre n’arrivant à bouger.
A peine 2 jours avant la fin de ce voyage itinérant qui aura duré 25 mois.
C’est un signe.
C’est seule qu’elle grimpe la petite colline de calcaire proche du camps.
Au sol des empreintes d’oiseaux et de renards.
Quel dommage de ne pas avoir dormi à la belle étoile hors d’une enceinte, nous les aurions vus.
Mais le moment est uniquement à l’instant présent et aux premiers rayons du soleils qui se répandent sur le désert.
Une expérience unique, quasi mystique.
Vers 9 h après un excellent petit-déjeuner, Mohamed nous récupère pour nous emmener aux lacs salés.
Nous avons été surpris d’apprendre que Siwa est le centre de cures médicales bien curieuses.
Pendant la période la plus chaude de l’année, les curistes viennent à Siwa pour s’enfouir dans le sable chaud plusieurs heures par jour.
Le protocole est strictement contrôlé et le traitement est censé améliorer leurs problèmes de rhumatisme.
Nous avons du mal à comprendre comment cela est possible sans brûler mais la sablothérapie semble aussi répandue dans d’autres pays.
Pour en savoir davantage sur la sablothérapie
Nous avons été conquis par la journée et le coucher du soleil dans le désert.
Certes, le trip 4×4 n’est pas dans nos habitudes et peut être discutable d’un point de vue écologique mais l’expérience valait le détour.
Marie est en revanche plus mitigée sur la nuit dans le désert.
Même si cela nous a permis de rester plus longtemps au coucher du soleil et de profiter de la nuit étoilée, dormir à l’intérieur de cette grande enceinte même non fermée ne paraît pas cohérent.
D’autant que les animaux du coin ne sont pas dangereux.
Heureusement que nous y étions seuls.
A notre avis pour une nuit dans le désert en Egypte, mieux vaut privilégier le désert blanc qu’une expédition depuis l’oasis de Siwa.
Il paraît que l’on dort en bivouac au milieu des renards sauvages qui sortent attirés par la lumière du feu.
Une journée avec coucher de soleil suffit à Siwa.
Mohamed: whats app +201007250257
Camilia : anglaise expatriée depuis 16 ans elle organise des retraites et peut conseiller des guides également .
Site web: camilliainsiwa
Guide ( transport inclus ) journée de 14h à 12 h le lendemain 1800 £E
Permis : 320 £E/personne, gratuit pour les moins de 10 ans
Campement : 300 £E/personne pour la nuit, le diner et le petit déjeuner ( comme souvent, les 2 petits ont payé une place pour 2 )
Pour information :
Guide et transport pour la journée seule sans la nuit dans le désert du matin au soir : 2000 £E
C’est le guide qui se charge de l’obtention des permis, il faut une copie du passeport.
320 £E/personne
Gratuit pour moins de 10 ans
déjà en Overstay depuis 2 semaines nous ne pouvions nous attarder sans une forte amende.
Mais on nous avait recommandé un guide sur le désert blanc
Loly gamal : son FB