Octobre 2021. Nil Felouque Croisière
Une croisière au fil du Nil…. cette simple évocation suffit à éveiller l’imaginaire.
Mais la réalité est souvent autre : des bateaux énormes, bruyants et polluants chargés de touristes, des arrêts programmés et minutés durant lesquels tous les croisiéristes se rejoignent.
Les nuitées amarrés les un aux autres.
Sans même parler du coût…
Quelque soit le standing du bateau choisi, cela nous faisait nettement moins rêver.
Et pourtant le Nil est tellement majestueux…
Voilà pourquoi nous avons choisi de ralentir le temps sur cette embarcation traditionnelle et uniquement à voile qu’est la Felouque…
Pourquoi choisir la Felouque ?
– Qu’est ce qu’une Felouque ?
– Avantages et Inconvénients de ce mode de transport
– Autres options de navigation sur le Nil
⇒ Le bateau de croisière
⇒ La Dahabeya
Deux Jours et Deux nuits en Felouque
– Premier jour sur le Nil
⇒ Flaner sur les rives
⇒ Plonger dans le Nil
⇒ Maniement d’une Felouque
⇒ Dormir sur le Nil
– Second jour sur le Nil
⇒ Un marché Egyptien
⇒ La Nuit près de Kom Oumbo
La felouque ou feluca
Petit bateau de forme effilée caractéristique du Nil, de la Mer Rouge et de l’est méditerranéen, la felouque est une embarcation plutôt longue (8 à 12 m) et étroite qui fonctionne à voile et à rame.
Traditionnellement fabriquée en bois, elle peut avoir une ou deux voiles de forme trapézoïdale et un ou deux mâts inclinés vers l’avant du bateau.
L’équipage se compose en général de deux ou trois membres.
Elle peut recevoir jusqu’à une dizaine de passagers.
Initialement utilisée dans la vie courante pour la pêche et le déplacement, la felouque est également une bonne alternative pour les voyageurs qui souhaite faire une croisière sur le Nil sans moteur et au calme.
Dans ce cas, il dispose généralement d’une zone d’assise avec des coussins au milieu, qui peuvent entourer une table pouvant servir de support à la nourriture et aux boissons ainsi que de literie.
Les Égyptiens louent parfois des felouques pour quelques heures afin d’organiser des réunions en famille ou entre amis sur le Nil, en particulier pendant les chauds mois d’été.
Les voyages en felouque peuvent durer d’une heure à plusieurs jours, les coussins du pont servant de matelas pour la nuit.
Choisir ce mode de déplacement, c’est privilégier la découverte naturelle du Nil et de ses environs à allure humaine sans bruit et sans moteur.
C’est aussi l’occasion d’un temps de partage et d’échange avec le capitaine et son second qui vous accompagne.
Cela parait incroyable sur le papier mais il faut accepter que c’est également s’exposer aux caprices du Nil pour la navigation ( avec potentiellement un retard considérable dans son planning ) et aux nuits parfois un peu fraiches en fonction de la saison.
Normalement une felouque ne dispose pas de toilettes donc il faudra prévoir de se rafraichir dans le Nil et faire ses besoins sur la rive.
( Quoiqu’on puisse trouver des toilettes sur les felouques pour touriste comme sur la notre !!).
En ce qui nous concerne, pas de souci.
Nous sommes habitués aux treks de plusieurs jours qui imposent également un confort sommaire et avons tout notre temps.
Nous choisissons tout de même d’écouter les conseils de notre contact et descendrons de la felouque à Kôm Oumbo : la navigation jusqu’à Edfou puis Esna n’étant pas optimale lors de notre passage.
Ainsi à notre descente, nous ferons une fois n’est pas coutume le reste du trajet avec un guide qui nous accompagnera en transport privé pour les visites de Kôm Oumbo et Edfou.
Plus ou moins luxueux , il s’agit d’un bateau de croisière classique.
Comme pour la « Dahabeya », la croisière se fait en cabine privative mais, par contre, elles ne sont pas au nombre de 8 ou 10 mais plus 70 …
Nous retrouvons également dans le descriptif une piscine, salle de gym, salon , animation pour les soirées ….
Généralement ce type de séjour fonctionne en All Inclusive : repas, boissons, visites et guide compris.
Compter des prix débutants aux alentours des 650€ qui vont fluctuer en fonction du nombre de jours et des excursions ou animations à la carte que vous pourrez ajouter.
Parfait pour ne s’occuper de rien mais cela ne laisse que peu de latitude.
Il s’agit d’un intermédiaire entre l’option croisière classique et la felouque traditionnelle pour descendre le Nil.
A l’origine, ces bateaux à double voile et à faible tirant d’eau d’une trentaine de mètres étaient les embarcations privées des princes et des pachas .
Dans les formules que nous avons pu consulter, généralement il n’y a pas plus de 8 à 10 cabines avec salle de bains et toilettes privatives ainsi qu’un salon et une terrasse pour profiter du Nil et de ses incroyables paysages.
Une dizaine de membres d’équipage assurent le bon déroulement de la croisière ainsi que la restauration et les visites.
Il s’agit dans la majorité des cas de formule All Inclusive.
Lors de nos recherches, ce type de croisière se déroulait sur une semaine ( c’est un aller/retour depuis Louxor ) et il faut compter entre 900 et 1300€ en tarif plein ( en fonction de l’opérateur et de la période )
Le jour du départ, nous retrouvons notre capitaine au quai de l’île Eléphantine où nous avons séjourné.
Le temps est déjà radieux et nous découvrons avec surprise notre Felouque.
Il s’agit d’un bateau bien aménagé pour touriste.
On garde le corps de la felouque mais le pont est entièrement couvert de tapis moelleux et d’un toit ombragé.
Détail amusant le propriétaire de la Felouque en personne est là pour nous présenter le capitaine et nous glisser sa carte afin que nous passions en direct par lui une prochaine fois.
Quelques minutes plus tard, l’intermédiaire par lequel nous sommes passés arrive visiblement peu ravi mais s’efforçant de ne pas le montrer de la présence dudit propriétaire.
Le marché du tourisme est juteux….
Peu nous importe, le confort de la Felouque est au delà de nos espérances.
Le départ se fait de l’île Éléphantine dans un cadre magique.
Après une escale coté Aswan pour valider les autorisations auprès des autorités locales ( obligatoire en Egypte dès lors que vous passez par un prestataire ), c’est le grand départ !!!!
Enfin, le grand départ avec une allure de tortue, mais le calme qui règne est juste incroyable.
Le Nil s’écoule paresseusement vers le nord et nous suivons le courant et les vents.
Nous passons à proximité des Tombes des Nobles que nous avons visitées quelques jours auparavant.
Dès la sortie de la ville, les rives tour à tour verdoyantes ou désertiques se dévoilent.
Nous avons la chance d’être hors saison touristique, en fin de période Covid, aussi le calme n’est il pas troublé par les bruyants bateaux de croisière qui surchargent le Nil habituellement.
L’heure est au calme et à la détente.
Nous nous arrêtons sur une rive paisible pour le déjeuner préparé par le second sur la felouque même .
Jérémie et Marie en profitent pour partir en promenade sur les cultures proches et verdoyantes jusqu’au minuscule village à proximité.
Au soleil de midi, le contraste est saisissant entre la mince bande de terre fertile et verdoyante irriguée par le Nil et la sècheresse qui règne au niveau du village à peine à une centaine de mètres de là.
A cette heure de mi-journée au plus fort de la chaleur nous ne croisons presque personne et retournons nous mettre à l’abri sur la rive.
C’est l’occasion de notre première baignade dans le Nil .
L’eau est fraiche mais pas trop et la rive agréablement sablonneuse.
En revanche, on voit que le courant peut être traître dès que l’on s’éloigne.
Les crocodiles du Nil
La construction du barrage d’Assouan a isolé 2 parties du fleuve.
C’est pourquoi on ne retrouve plus de crocodile dans cette portion là du Nil.
En théorie….
Nous repartons tranquillement pour le reste de la journée.
La technique du capitaine pour virer de bord et manier la lourde voile est impressionnante.
Les enfants meurent d’envie de s’initier au maniement de la felouque.
Ils se rendent vite compte qu’il n’ait pas si aisé.
Le gréement est en fait extrêmement lourd et nos 2 ados doivent s’y mettre à deux quand notre capitaine semble faire ça si facilement.
Bien évidemment, Alice et Nils aussi s’y essayent également pour le plus grand divertissement du capitaine et de son second devant tant de motivation et tant d’inefficacité.
Le soir nous nous amarrons sur une crique tranquille et profitons d’un coucher de soleil sur le Nil loin de toute zone habitée.
Il est facile de comprendre en quoi ce fleuve fut un des berceau de l’Humanité.
Une fois les dernières lueurs disparues, nous avons jugé l’endroit idéal pour une petite séance cinéma : au programme, redécouverte d’un film culte pour Alice et Nils : Astérix mission Cléopâtre !!!
Alors certes, d’un point de vue historique c’est discutable mais même nos marins qui pourtant ne parlaient pas français ont bien ri.
C’est bercés par les bruissements de la nature, loin de toute ville, que nous nous sommes finalement endormis sur le pont de la felouque, agréablement rafraichis par la brise du Nil.
Ce deuxième jour, nous avons émergé délicatement éveillés par les première lueurs de l’aube et les chants des oiseaux .
Aujourd’hui. nous poursuivrons notre descente du Nil jusqu’aux abords de Kom Oumbo.
Nous espérions un arrêt au marché de dromadaire qui se tient à proximité généralement les mardis mais il n’y en aura pas aujourd’hui.
Ce sera donc une pause au marché local d’un village avoisinant.
Tant mieux, Marie est résolue à acheter un de ces petits instruments pour préparer les café turcs dont elle raffole.
Le capitaine nous accompagne.
Le village où se tient le marché est tout sauf touristique.
Les étals groupés au centre présentent des fruits et légumes et/ou fournitures utilisée par les habitants du coin.
Exit les souvenirs pour touriste en plastique bon marché et les fausses tenues qu’un Egyptien ne porterait jamais.
Comme lors de notre séjour à Alexandrie, il est agréable de retrouver une vraie vie locale où nous déambulons dans l’indifférence totale.
Après un petit tour et l’acquisition du fameux accessoire à café, nous réembarquons pour la suite du périple.
Nous aurons le temps d’une autre baignade supplémentaire lors de notre arrêt déjeuner sur une splendide plage de sable fin.
A mesure que nous nous rapprochons de Kom Oumbo, nous croisons davantage de gros bateaux de croisières qui remontent le Nil entre Louxor et Aswan.
Le soleil baissant, nous jetons l’ancre presque en face des ruines bien heureux de ne pas être sur un de ces énorme bâtiments que nous voyons s’amarrer agglutinés les un après les autres, tous au même endroit, un peu plus au nord.
Petit bémol toutefois, les restaurants un peu plus haut qui montent le son et les spots à fond ce qui réduit nettement le charme de dormir à la belle étoile.
Pour cette deuxième nuit mieux vaut donc prévoir avec le capitaine de s’amarrer bien en amont afin d’éviter ce type de nuisance.
Malgré tout les festivités s’arrêtent vite et la douceur de la nuit reprend ses droits.
Une Felouque n’étant pas motorisée, les durées et trajets de navigation sont directement dépendants des conditions de navigation : Niveau de l’eau, saison, vent….
Il est possible de descendre jusqu’à Edfou puis Esna.
Toutefois, la portion entre Kom Oumbo et Esna peut-être très longue et n’est pas toujours possible en fonction des conditions de navigation.
Il est également possible de combiner la felouque avec un transport jusqu’à Louxor ensuite et des arrêts sur les sites archéologiques d’Edfou et/ou Esna.
Enfin, on peut s’arrêter à Kom Oumbo puis voyager en train.
En théorie:
Les tarifs dépendent très directement de votre période de voyage, de si vous êtes passés par un prestataire comme nous ou si vous avez négocié en direct à Aswan.
Rappelez vous qu’en Egypte, la négociation fait partie intégrante de la culture mais toujours avec calme et sourire ….
Pour notre famille de 6 : 6800 £Egyptienne (soit 373 €)
Notre prestataire: +201227126523
JJ Jamaica Felucca ( le propriétaire de la felouque ) :
captainjamaica@hotmail.com
+201003569525
+201100220517
que l’on peut aussi retrouver sur FB et Insta
C’est une de nos meilleurs souvenirs d’Egypte.
Cette croisière en Felouque nous a donné un point de vue exceptionnel sur le Nil et plus globalement sur l’ Egypte .
En revanche, si vous n’êtes pas du genre contemplatif et que vous aimez vivre à 100 à l’heure, il est possible que vous vous ennuyez…
Dans ce cas vous pouvez vous organiser une petite journée seule Allez-Retour au départ d’Aswan.