Et nous revoilà partis en mini van : direction Banlung, province de Ratanakiri, notre dernière étape au Cambodge
A proximité du parc national de Virachey, la province verdoyante du Ratanakiri, notre prochaine étape va nous offrir une plongée plus authentique en pays Khmer.
La route, plutôt agréable, remonte le long du Mékong pour bifurquer vers l’est peu avant Stung Treng.
Au coeur du Cambodge nous traversons des paysages de rizières, forêts et plantations d’arbres fruitiers.
C’est l’occasion d’observer les maisons traditionnelles sur pilotis qui bordent la route.
Bon à savoir, passer par son logement permet un pick up à l’hôtel, confortable quand on est à 2 kilomètres de la gare routière.
En revanche, il ne garantit pas nécessairement un minivan de meilleur qualité.
Du coup, la différence de prix ne se justifie pas toujours.
Banlung
La ville ne possède pas de centre à proprement parler, ni de charme particulier pour être honnête.
Tout son attrait réside dans sa campagne environnante et dans les rencontres humaines.
Nous avons passé à regret notre tour pour le trek de quelques jours dans la jungle : tout le monde ayant besoin de repos. Nous n’avons pas perdu au change ….
Passer du temps à la family house auprès de Mr Puthea et de sa famille nous a immergé dans la vie locale .
La " Family House Homestay"
De petits bungalows sur pilotis tout en bois, répartis sur des passerelles au dessus du jardin de la famille Puthea .
La vue sur les collines voisines où trône le Wat du village.
Des hamacs devant chaque chambre et une terrasse commune ou la famille sert d’excellents et très très très… copieux repas arrosés de thé maison à volonté.
Mr Puthea parle très bien anglais ainsi que son fils de 8 ans avec qui les enfants ont beaucoup joué.
Il s’assoit volontiers avec nous pour parler de son pays et de sa culture.
Vous pouvez également compter sur lui pour vous indiquer les restaurants où déjeuner le midi ainsi que les endroits à visiter.
Le mariage Khmer
La cerise sur la gâteau en terme d’immersion fut l’installation de la tente accueillant le mariage des voisins à 5 mètres de notre chambre : nous n’en demandions pas tant.
Pour qui a déjà connu un mariage au Cambodge vous compatirez.
Pour les autres quelques explications s’imposent.
Les mariages Khmers se déroulent sur 3 jours.
Le premier est dédié à la cérémonie Bouddhiste.
Le deuxième à la cérémonie animiste et hindouiste, les locaux étant toujours très attachés à leurs anciennes religions.
Le troisième est pour la fête.
Les cérémonies sont généralement célébrées sous une tente installée dans la rue devant la maison.
Contrairement à nos cérémonies françaises, ils débutent les festivités dès l’aube et mesurent l’étendue de leur bonheur à l’aune de l’intensité de leur sono .
En d’autre termes il est impossible de dormir et de s’entendre pendant 3 jours pour les voisins.
Nous en avons fait la douloureuse expérience lorsque de la tente du mariage de la famille voisine collée à notre chambre, la musique a démarré à 4h20 du matin.
Musique assortie des commentaires du meneur de cérémonie posté en hauteur à la fenêtre de la maison.
Ils avaient dit 5 heures, les fourbes !!!
Mais partager une bière et une discussion avec les invités le premier soir avant d’assister à la cérémonie depuis notre terrasse avec les explications de notre hôte a largement compensé les désagrément sonores.
Nous avons vite retrouvé du calme en fuyant vers les cascades du coin qui sont magnifiques et le lac volcanique au milieu de la jungle, bénédiction pour les nageurs.
Carnet Pratique Family House Homestay
Chambre triple ( un grand lit + un simple) avec salle de bain personnelle: 5,5 euros par nuit
Chambre double avec salle de bain : 5 euros
Repas ( petit déjeuner et dîner ) : 2,5 $ par adulte et 2 par enfant.
C’est tellement copieux qu’à la fin 3 assiettes pour 6 suffisaient largement.
Petit déjeuner : 2$ par personne.
Possibilité de prévoir des treks par son intermédiaire ( soit en immersion dans le forêt proche du parc du Virachey, soit à la “rencontre” des minorités )
Location de scooter ( sans contrat ) ou de vélo.
Achat de billet de bus ou minivan : nous avons testé ( non sans crainte ) le fameux billet combiné pour nous rendre au Laos.
Résultat impeccable
Réservation via booking : Family House Homestay https://www.booking.com/hotel/kh/family-house.fr.html mais les frais demandé à Mr Puthéa sont importants.
Il est préférable de le contacter directement via What’sapp : +855974814444
Il a aussi un instagram : https://www.instagram.com/familyhousetrekkingratanakiri/?hl=fr
Autour de Banlung
Boeng Yeak Lom
Encore préservé, ce lac volcanique ( parfaitement rond ) de plusieurs kilomètres de diamètre au coeur de la forêt, censée abriter les esprits, reste encore un lieu sacré pour une partie de la population.
Il sert également de base nautique pour les habitants qui viennent se plonger dans l’eau merveilleusement claire du lac depuis les quelques pontons aménagés.
A l’entrée, un amas de petits stands très artisanaux proposent nourriture et produits locaux en tout genre.
Si l’endroit attire les touristes du coin pour sa beauté, il est essentiellement fréquenté par les habitants ce qui en fait une belle occasion de rencontrer les gens de la région mais vous exposera à pas mal de séances photos si vous voyagez avec vos enfants.
La promenade sur un petit sentier autour du lac de 2 à 3 kilomètres est très agréable avec les enfants ( surtout quand elle est récompensée par un plongeon depuis un des pontons ).
Vous pouvez combiner sur une journée la visite du lac avec celle des cascades en commençant par les cascades pour avoir le temps de flâner au lac.
Il est aussi aisé d’y passer une bonne demi journée ou plus à lézarder.
Carnet Pratique
rejoindre la 78 : artère principale traversant Banlung d’Est en Ouest.
Puis de se diriger vers l’est sur quelques kilomètres, jusqu’à rencontrer un rond point avec des restaurants, prendre la première sortie en direction du lac qui y est indiqué.
Le lac est à 6 kilomètres de la GuestHouse de Mr Puthea.
Tarif 2 $ / adulte ( Raphaël 13 ans étant considéré comme un adulte )
Gratuit pour les enfants
Possibilité de louer des gilets de sauvetage pour la baignade (2000 riels = 0,5$ pièce ) de toute taille dont celle des enfants. Nils et Alice ont adoré !!
Plusieurs pontons permettent d’accéder à la baignade, ils sont tous situés sur la portion ouest du lac.
Le premier étant souvent pris d’assaut, il suffit de marcher sur quelques centaines de mètres pour retrouver un peu plus de calme.
Il est recommandé aux dames de se baigner habillées ou en paréo, pour respecter les coutumes locales
Cascades Kachanh et Kateang
Les deux petites cascades distantes de quelques Kilomètres de Banlung sont à la fois très jolies et très différentes l’une de l’autre.
→ Cascade de Kachanh
À Kachanh, vous trouverez une jolie cascade peu aménagée qui forme en contrebas de la chute un petit bassin encadré par les parois rocheuses et la forêt donnant l’impression quand on y nage d’être seuls au monde.
L’accès est un peu glissant mais l’eau très agréable.
→ Cascade de Kateang
Ici, l’espace a été aménagé pour les locaux et les touristes.
Le site se divise en deux parties de part et d’autre du parking :
La portion base nautique avec les estrades sur pilotis pourvues de nattes et hamac pour le pique nique, situé de l’autre côté de la rivière avant la chute d’eau.
On y trouve aussi quelques balançoires sous le couvert des arbres et de beaux bassins peu profonds.
En revanche l’eau un peu stagnante nous a donné moins envie de nous baigner.
Et la portion cascade : Sur la droite du parking, un chemin de marche et de pierres mènent à un pont suspendu donnant sur la petite chute d’eau.
→ Carnet Pratique
Pour s’y rendre, nous avions loué des scooters chez Mr Puthéa .
Ces 2 cascades sont situées au sud ouest de Ban Lung.
Pour s’y rendre, il faut rebrousser chemin sur l’artère principale en direction de Stung Treng.
En sortant de la ville, bifurquez sur la gauche ( et suivez un chemin de graviers ) et à moins de 5 kilomètres droit devant c’est la première cascade : Kachang.
En empruntant le chemin de terre rouge sur la droite ( avant d’entrer sur le premier site ) et en parcourant quelques kilomètres supplémentaires à travers plantations et villages, on rejoint assez rapidement la seconde cascade : Katieng.
Entrée 1000 riels chacune
Restauration possible à Kateang mais pas à Kachang.
Cha ong
C’est la troisième cascade qui vaut le détour dans le secteur mais nous ne nous y sommes pas rendus.
Elle est située à l’opposée des 2 autres cascades par rapport à la route principale : plein nord ouest !!!
Parc national du Virachey
Depuis Banlung, il est possible d’organiser un trek dans le parc national du Virachey.
Une seule agence est en mesure de vendre le trek à l’intérieur du parc en revanche toutes les guest houses et de nombreuses autres agences organisent des treks dans la forêt limitrophe du parc qui sont tout aussi agréables.
La forme la plus proposée est de 3 jours / deux nuits en hamac dans la jungle.
Nous n’avons pas testé, nos organismes ayant réclamé du repos mais les voyageurs croisés qui l’ont fait étaient ravis.
Notre Avis
Certainement notre meilleur souvenir du Cambodge.
Bien sûr les temples d’Angkor et la rencontre avec les dauphins d’Irrawady étaient incroyables mais c’est ici que nous avons vraiment pris la mesure de ce pays.
La beauté de ses campagnes, ainsi que la gentillesse de ses habitants.
L’endroit parfait pour célébrer la fin de l’année !!!
Allongés dans un hamac, à la nuit juste tombée encore rosée des couleurs du coucher de soleil face aux étoiles scintillantes.
En attendant le très bon repas de la guesthouse.
Voilà une excellente fin d’année que la suivante soit aussi belle.
Trajet et Passage de Frontière avec le Laos
Principe et tarif du billet combiné
Le principe :
un billet combiné pour faire Banlung (Cambodge) – Don Khone ( Laos ).
Un bout de papier valable pour 2 minivans, un song taw et une barque.
Comment ils s’arrangent entre eux ? Qui payent qui ? Comment ils s’y retrouvent à cheval sur 2 pays ?
UN MYSTERE mais ça marche !!!
Tarif du trajet Ban Lung- Don Khone : 18$ / 16,50 euros par personne ( Alice et Nils un seul billet , ils ont partagé leur siège)
Déroulement du trajet
Banlung – Stung Streng : départ 8 h du matin de notre Guest house : 2h de minivan qui nous dépose chez le fournisseur du trajet suivant où nous attendons 4 heures ( nous le savions).
Heureusement il dispose d’un restaurant frais où s’abriter.
Stung Treng – frontière : départ 14h , 1h30 de trajet en minivan.
Le minivan nous dépose devant la frontière, direction le poste frontière Khmer pour la sortie du territoire.
Traversée de la frontière à pied et attente du véhicule suivant : 2h.
Frontière – Nakasong : 30 mn de trajet en Song Taw
Nakasong à Don Khone : bateau 30 mn
Corruption ou frais de dossier
Bureau de sortie du territoire au Cambodge :
Le douanier prend le passeport de Marie et des enfants ensemble et réclame 2 $ de frais de tampon pour les 5, les voyageurs précédents ont tous dû payer.
Nous hésitons et acceptons 2$ pour 5 nous semble correct.
Une fois les passeports des enfants en poche, on tente notre chance avec celui de Jérémie : un grand sourire et une seule question » Stamp isn’t supposed to be free ? « Le douanier sourit et nous fait signe de passer.
Bilan Sortie du territoire 2$ pour 6
Passage du poste frontière Lao
Là ça se complique, nous ne sommes pas très sereins lorsque traversons à pied l’espace nous séparant du Laos.
Bien sûr, nous évitons de nous diriger vers la zone de fausse visite médicale et filons directement au guichet.
En fait il y a deux guichets, le premier sert à préparer le visa. Il faut fournir deux photos d’identité et 30$ US ( c’est écrit sur l’affiche à côté du guichet) .
Mais là, surprise, on nous demande 1$ de plus par passeport ! Motif c’est le Week-End.
Tous les autres voyageurs acceptent, pas nous . Et on attend, 30 minutes plus tard, nous acceptons le compromis de 2 $ pour 6. ( maintenant, c’est gratuit pour les enfants !! )
Nous ne sommes pas encore sortis d’affaire. Il reste maintenant le tampon à obtenir pour rentrer sur le territoire… au guichet voisin.
Et là on nous demande 2$ de plus par passeport.
Rapidement ils passent à 2 par adulte.
Mais ensuite, ça coince.
Malheureusement le douanier est loin d’être aussi bien disposé que son homologue Khmer.
Il s’énerve un peu quand il voit Alice jouer avec notre téléphone.
Bien sûr elle l’a pris en photo!! Nous voilà obligés de prouver qu’on a effacé la photo.
Nous attendons en discutant tranquillement avec d’autres français adorables qui eux ont payé ( au total pour les deux côtés 5 $ de plus par visa soit 35).
Nous ne sommes pas pressés le bus pour Don Khone n’est pas encore là ( et nous ne le verrons jamais : à cette heure, il n’y a plus qu’un song taw qui fait la dernière rotation jusqu’à Nakasong !! )
Les douaniers non plus ne sont pas pressés personne ne bouge. Pour finir c’est nous qui cédons, fatigués de notre journée de voyage nous réunissons 4 $ empruntés à nos compatriotes pour obtenir nos tampons.
Bilan de la corruption 8$ pour 6 ce qui monte le prix du visa à 31,22 $ par personne.
Peut-on passer sans payer ? Oui certainement si nous avions attendu suffisamment nous pensons que cela aurait été possible. Pourquoi alors ne pas l’avoir fait ? Nous avons tout simplement estimé que la négociation des frais annexes était acceptable. Comme la négociation d’un prix sur un marché , nous nous attendions à ce que l’on nous demande jusqu’à 10$ de plus par passeport ( c’est arrivé à des voyageurs que nous avons croisés) nous avons cédé quand nous avons estimé acceptable notre contribution à l’économie locale alternative.
Pour être honnête ce qui nous posait le plus de problème sur cette corruption et le fait qu’elle puisse être versée directement par les douaniers à leurs supérieurs et ne profite qu’à une partie de la population.
Ça et le fait qu’elle soit organisée sous forme de racket sans choix possible.
Pour ce qui est du choix, bien qu’il soit pénible, il existe.
En effet tous les voyageurs qui ont dit non sont unanimes : si on patiente assez longtemps on ne paye rien.
De plus, en général, le transport qui part de la frontière n’est pas le même que celui qui y arrive autrement dit la plupart des tickets de bus vous permettent de monter dans n’importe quel transport qui vous mènera à la destination écrite sur votre billet sans mention d’horaire ( encore moins de place assise).
Il n’y a donc pas de pression à avoir de ce côté.
En ce qui concerne le devenir des fameux bakchichs, nous avons eu depuis le passage de cette frontière l’occasion de discuter avec de nombreux français expatriés au Laos.
Les retours sont également unanimes.
L’argent extorqué par le douanier est directement empoché par lui même et réinjecté dans l’économie locale via la bourse familiale.
Si l’on compare cela aux formes tellement plus élevées et raffinées de corruption dont nous pouvons être victimes en tant que contribuables français sans même nous en rendre compte, vous comprendrez pourquoi à nos yeux ces » frais de dossiers « nous paraissent désormais plus acceptables.
A condition de les négocier correctement, la meilleure négociation étant bien sûr de réussir à les faire supprimer totalement.